Entretien pluvieux, entretien merdeux

C’est l’ébullition, les entretiens s’enchaînent ! Après avoir caressé le rêve d’un CDI y a 15 jours, j’avais un nouveau entretien, mercredi. Cette fois, c’était pour un magazine étudiant donc je laisse tomber le tailleur et m’habille simplement,maquillage et hop, je suis prête. La veille, Mappy m’avait informée que je mettrai une heure pour y aller (putain !). Bon mappy, il veut que je prenne un bus puis le métro puis le métro puis le tram. Moi, j’ai fait train-métro-tram, faut pas déconner non plus.

15h45, me voici partie avec mon press book sous le bras (2 bons kilos), je prends le train puis le métro, puis le tram. Arrivée à la station de tram, je suis un peu perdue mais je retrouve mon chemin, même si Mappy n’avait pas eu la bonne idée de me mettre tous les noms de rue. Je n’avais jamais mis les pieds dans ce quartier et je me perds rapidement. Oui je devais prendre la rue « poète du XXe siècle », mappy m’a dit que c’était la première à droite. J’arrive à la première à droite : rue « philosophe du XVIIIe ». Huuu ? Heureusement, j’ai mon GPS personnel, j’appelle ma sœur (elle est en vacances donc je peux l’embêter). Je finis par arriver à la bonne adresse, un peu excédée par la nullité de Mappy et mouillée grâce à la pluie. Je suis face à un immeuble résidentiel… Hein ? Bon, j’ai déjà 2 minutes de retard, on va pas la jouer fine, j’appelle et j’apprends que ce que j’avais pris pour un cabinet médical était en fait le centre social du groupe qui édite le magazine. Bien. Je rentre, un peu étonnée par l’exiguité des lieux mais soit. Je m’assois sur un canapé et au bout de 10 minutes, le rédac chef me récupère pour l’entretien le plus édifiant de ma vie.

Dès le départ, j’avoue que je le sentais pas trop : il m’avait envoyé un mail pour me proposer un entretien, j’avais appelé tout le vendredi mais sa secrétaire n’avait pas « son agenda » et enfin, lundi, j’ai droit à un rendez-vous. Et puis le mail ne précisait pas le pourquoi de l’entretien (pige ou poste). Je sens que je vais arriver devant un mec qui ne sait absolument pas qui je suis. J’ai donc pris un CV en prévision et ça ne rate pas : « vous êtes là pour l’annonce ? ». Non, moi, je suis Mlle candidature spontanée… Bon, il regarde mon CV deux minutes par politesse, bloque sur un webzine où je bosse qui s’adresse aux étudiants. « Ah, des concurrents ! », il fait mine d’aller sur le site alors que je lui propose de lui montrer mes articles, je lui dis dans quelle rubrique je bosse mais il a l’air de s’en foutre. Puis il me demande si je suis encore étudiante. Non, je ne le suis plus (c’est marqué sur mon CV…). Donc je l’intéresse pas. En effet, ce magazine est écrit par des étudiants bénévoles, « ça leur fait une bonne expérience » et « vous comprenez, je vais pas payer pour ce que j’ai déjà gratuitement ». Oui, il a dit ça le monsieur. Mais peut-être que quand ils auront recruté quelqu’un pour le site Internet, ils auront besoin de moi ponctuellement pour des piges.

Là, il jette un œil sur mon CV : « mais vous vivez à Paris ou à Toulouse ? ». Tiens, mon adresse postale manque de clarté, visiblement… « Paris ». « Et vous connaissez pas deux étudiants sérieux à Toulouse ? J’en cherche pour distribuer des journaux devant les lycées pendant une semaine ». Ah ok, en fait, il me prend pour la VRP de Manpower, je comprends mieux la raison de ma présence. Non, je connais pas. Et même si je connaissais, j’aurais pas donné les noms, ça va aller, la blague. Je lui explique qu’à mon âge, mes collègues ont généralement fini leurs études. « Ah oui, 26 ans, vous êtes une vieille… ». Et ma main dans ta gueule, elle va être vieille ? Bon, l’entretien se termine là, il me dit de le recontacter dans quelques temps pour voir s’il a des piges pour moi puisqu’il me dit honnêtement qu’il ne me recontactera pas, lui. Ça a le mérité d’être clair. Il ne me raccompagne même pas à l’entrée, ne me serre pas la main, rien. Non mais si je le dérange, il a qu’à le dire, moi, ça m’a tellement éclatée de me taper une heure de RATP, tiens.

Une fois dans la rue, j’appelle ma sœur et lui raconte, excédée. Franchement, s’il voulait juste avoir accès à mon carnet d’adresses, il suffisait de régler ça par mail, je n’ai pas 2h30 à perdre en pleine après-midi pour ce genre de bêtises. Surtout que bon, ça fait quand même naître un espoir, tout ça pour rien, pas même un embryon de pige. Dommage, je trouvais ce magazine de qualité, il est clair que j’aurais écrit pour eux quand j’étais étudiante si je savais qu’ils fonctionnaient pour ça. Mais là, j’avoue que me faire venir sans même savoir pourquoi, ça me dépasse totalement. S’il croit que j’ai que ça à faire de perdre deux heures en plein après-midi…

Du coup, en rentrant, je me suis acheté des fruits de la passion, de l’ananas, je me suis fait une timballe de coquilles St Jacques. On se console comme on peut. Le pire c’est que s’il avait présenté les choses autrement, j’aurais pigé bénévolement pour lui car il me manque carrément une expérience dans la presse ado magazine. Mais là, j’avoue que ça a refroidi mes ardeurs. Et ça m’a un peu vrillé le moral aussi parce que cet entretien, c’était un peu une bonne nouvelle et ça s’écroule comme un soufflé. Ma mère m’a demandé pourquoi je l’avais pas franchement envoyé chier mais je préfère éviter de me griller, on ne connaît jamais les connexions entre les gens. Enfin, au moins, je vois le positif : j’ai pris le tram.

25 réflexions sur “Entretien pluvieux, entretien merdeux

  1. « Ma mère m’a demandé pourquoi je l’avais pas franchement envoyé chier mais je préfère éviter de me griller, on ne connaît jamais les connexions entre les gens. »

    T’as raison c’est important.
    D’où l’échange alternatif que je te propose là :

    lui – « Et vous connaissez pas deux étudiants sérieux à Toulouse ? J’en cherche pour distribuer des journaux devant les lycées pendant une semaine ».

    toi –  » Et vous ? Vous avez bcp de connexions dans le monde du journalisme ? »

    lui – « Non, aucune »

    toi – « bon ben je peux vous le dire alors… T’es un gros con ! »

  2. ‘tain Nina, faut que tu m’excuses mais pour la première fois de ma vie, je réalise que je viens d’être le « commentateur précoce » de ton post.

    Promis, je recommencerai jamais…
    🙂

  3. Yarf, ca fait peur de savoir qu’on epux tomber sur des cons pareils !!
    En chercahnt mon apprentissage je suis tombé que sur des gens sérieux, bienq qu’un assez cassant…

    ManuMeuh  » Vous voyez, je suis trèsr polivalant avec ma formation : je peux vous faire de la qulité, de la gestion de prod, de l’informatique, de la conception…
    Mec :  » Je vosu arrête tout de suite : si j’ai un problème sur un moteur, une question de mécanique, vous pouvez m’aider ?
    ManuMeuh : « Ce n’est pas ma formation mais je peux app… »
    Mec :  » Ben vous voyez : vous êtes PAS DU TOUT polivalant !!! »
    CRAK ! Ca c’était le bruit du ManuMeuh cassé en 2…

    Ca fait mal… Meuh !!

  4. Je te comprends, envoyer chier quelqu’un quand c’est professionnel, pfff, c’est dur et sûrement à éviter. Ca m’est arrivé une fois (« Vous m’interessez Monsieur », « Ca ne m’étonne pas, mais vous, vous ne m’interessez pas, au revoir »), mais je n’avais pas vraiment la pression.
    PS : je suis aussi un peu énervé en ce moment. Tu peux me donner le N° de ta soeur?…

  5. Attends un type pareil ! Il mérite même pas qu’une seule personne sur terre écrive une ligne gratos pour lui ! ça donne envie d’être vulgaire même ! Gros c…

  6. c’est clair que ma raison aurait pris le dessus également mais j aurais forcément songé à un moment a lui démontré par a + b qu il était enfin de compte esclavagiste. mais bon ces « gens » là peuvent avoir la main longue et je crois que tu as eu raison.

  7. Et ben, il y a des gens qui ne cachent rien. Il va droit u but ! Tu es vraiment tombée sur un gros poisson pourri ! Pauvre Nina. Je me consolerais bien d’un fruit de la passion comme toi.

  8. L’arrivée sur les lieux de l’entretien, ça me rappelle moi. Je sais pas comment je fais, mais j’arrive toujours à me paumer dès qu’on me donne rendez-vous quelque part. Tant que je suis dans les transports, tout va bien mais une fois laché dans les rues… (et moi aussi j’ai été content de prendre le tramway juste pour voir comment c’était, récemment).

  9. j’avoue c’est fort la quand même !

    mais je ne sais pas pourquoi… je ne suis pas surprise plus que ça. faire travailler des gens gratos pour amasser un max de pognon ne m’étonne plus…

  10. Putain ! et dire que ces mecs ils sont payés pour ce kil font !!!
    Putain de kéké il a oublié d’ou il venait ou quoi ! je connais pas son parcours mais lui aussi il a du galérer c sur .
    C genre 2 personnes ca devrait faire des magazines ki s adressent au beauf et pas aux etudiants post ados . aprs tu te demandes pkoi 7 generation a l impression d etre incomprise . ceux qui s adressent a eux sont completements con . te decourage pas on dit chez moi que dieu ne ferme jamais 1 porte sans en ouvrir 1 autre. courage ninouch ca va venir .ta force c ton moral devant ces cons !

  11. Eh bé ! Plus nullard que ça, ça ne doit pas exister !
    Nan mais attends, il te fait déplacer tout ça pour te dire que tu ne corresponds pas .. Mais faut pas abusé là ..
    Puis c’est quoi cette histoire de vieille à 26 ans ?! J’aurai tout entendu ..
    C’est à cause de personnes comme ça qu’on a plus envie de se bouger pour des entretiens ..

    M’enfin le seul point positif c’est que tu sauras la prochaine fois comment réagir face à un tel individu 😉

  12. J’ai connu ce genre d’embrouilles, les galères de déplacement pour rien du tout quand je cherchais un logement, collocation et cie…

    Je dois avouer que j’ai beaucoup de chance par contre niveau boulot, c’est fou ce que l’on recrute dans l’accueil …

    Ne perds pas espoir tu sais, un jour, tu auras ta revanche.

    Ca fait un moment que je suis devenu super zen dans ma vie, depuis que j’ai tiré mon épingle du jeu.

    Là, j’étais en poste sur un site où je me sentais revivre, parce que je faisais bien plus que la potiche, je me sentais utile ( je sais c’est con ) à faire de l’assistanat…
    Puis j’apprend que les  » bip » cherchent à me faire dégager en demandant à ma boss ( qui heureusement sait parfaitement que je ne suis pas mauvaise dans mon taf, mais que ce sont elles qui sont hyper exploiteuses )de chercher via le recrutement…

    Enfin voilà, je m’en fous, ce boulot dans un putain de Journal qui cause de Textile ( tiens tiens tiens, aurais-je donné une piste pour savoir qui je balance ?) m’aura appris encore plusieurs choses….

    Le monde du travail, c’est de la merde…
    Des gens se croient en droit d’exiger, tout est du.
    Puis tu as ceux qui rament…

    Vivement que je me mette en selle l’année prochaine…

    Bisous, et courage !

    PS : Je suis parisienne, plein centre.
    Si un jour tu es sous la pluie en retour d’un entretien de merde, et que le coeur t’en dit d’aller vider quelques chopines avec une vingtenaire qui achète souvent Tecknikart et a bien ri de ton interview… ( Tu devrais vraiment faire des pieds et des mains pour bosser avec eux, moi je sais que j’aimerai bien avoir leur liberté de ton )…

  13. Prends, prends au pied de la lettre, et je vais te mettre encore plus sur la voie concernant le journal dans lequel je bosse(ais? lol)

    Google is your friend, just think about Journal (qui cause de…) Textile

    Rhaaaaaa….
    La je suis dans une boite de communication, ya pas à dire, ça nous change sa femme d’être là dedans, internet à volonté avec dernier Mac, kitchenette super design, gâteaux et boissons à volonté…
    Je vais pas dire que sur mes ancies sites, y avait pas de thunes, sauf que là, on m’a dit que je pouvais en profiter moi aussi de cette kitchenette…et du Mac ^^

    Si seulement j’étais toujours en poste ici, ce serait le panard, mais là je dépanne ( ce qui est normal, finalement plus une entreprise est grande, plus il y a des échelons des niveaux entre les chefs hôtesses, chefs de sites… On a des rapports plus humains… je crois que je vais avoir la larme à l’oeil si je continue de causer de ma boss lol)

    Bon, bin mon mail est là, t’as qu’à le copier et rajouter si le coeur t’en dis, je suis connectée tous les soirs, quand mon quartier fait la bamboula au canal St Martin, impossible de dormir…

    ( NB: Y a les enfants de Don Quichotte, that is the reason )

    A plus

  14. Ca m ecoeure de voir que des employeurs traitent les gens de cette facon. Ce mec fait preuve d un manque de professionnalisme total (que je pense tu n oublieras pas quand tu seras a son niveau) et l image qu il donne de sa boite n est pas brillante. J espere que, malgre tout, ca te soulage de savoir que tu n auras pas a bosser pour un connard pareil (parce que tu n es pas desesperee a ce point!).

    Ne te decourage et continue d avancer : les choses semblent se decanter et ton tour arrive, c est certain !

    En attendant, merci pour ce que tu nous livres quotidiennement. Pour moi qui vadrouille loin de la France, ca me fait un complement d information auquel je suis accro!

  15. Je suis mdr! pas pour l’article je te rassure. Ayant eut la version « live » je compatis comme tu sais !! mais pour le commentateur précoce, y’a des trucs qui m’éclatent comme ca! je suis bon public faut croire 😉

  16. Courage Nina, tu vas finir par le décrocher le boulot de tes rêves ! Et quand tu sera une journaliste célébre ce gros c… s’en mordra les doigts jusqu’au coude !!!

    C’est carrément déplacé son business, faire taffer des étudiants gratos pour se faire de la tune dessus !

  17. Waou! On est en connexion! Moi aussi j’avais un entretien mercredi et moi aussi j’étais trempée (comme la dernière fois où t’avais eu un entretien le mercredi et moi aussi et où on était trempées…’fin bref…), toujours est-il qu’après m’être fait trempée la gueule deux fois je me suis enfin décidée à acheter un élégant petit parapluie qui tient dans le sac 5.90 euros chez HetM.

    Mon entretien moi c’était juste pour payer mon loyer, c’était pour faire animatrice/démonstratrice et ils m’ont gardé plus d’une heure en me posant pleins de questions à la con, j’ai halluciné! La nana elle me fait: »comment vous faites pour attirer une femme qui est pas spécialement attirée par le produit à la base? », moi*quelle question à la con (je l’ai pas dit hein): »bah sans le produit et sans la cible je peux pas trop vous dire c’est trop large » (c’est vrai sans savoir de quoi on parle tu veux que je lui dise quoi à part bonjour?). Moi je veux bien faire l’argumentaire marketing mais faut qu’ils me paient plus! 🙂

    Sinon pour les plans, moi je fais une recherche sur le site de la ratp pour voir comment y aller et ensuite je clique sur le plan du lieu, comme ça je me note moi-même sur un papier le chemin avec les points de repère, jusqu’ici ça marche bien! 🙂

  18. Merde j’aurais du te le dire parce qu’en fait Mo a fait des piges gratuites pour le lycéen et ca doit être le même délire. Enfin t’as bien fait de pas te mettre le mec à dos. Aujourd »hui il est là mais demain peut-être dans un super canard…

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