Foule, je te honnis

Bon, je trouve qu’en ce moment, ce blog est globalement trop petites fleurs petits cœurs, les écureuils dans les arbres et les loutres dans les rivières. Je sais que Nina la fielleuse vous manque, alors, réjouissez-vous car here she is ! Yes, I maîtrise l’english, moi. Bon, bref, aujourd’hui, je pousse un coup de gueule : j’aime pas la foule.

Foule

Un grand philosophe a dit un jour : « en groupe, l’homme perd toute intelligence ». Si je reprenais mes cours de philo moderne, je te dirais qui mais honnêtement, j’ai la flemme. Pourtant, ce grand homme avait raison et pas qu’un peu. J’aime les gens mais je suis profondément misanthrope. Oui, je sais, ma phrase contient une fabuleuse antinomie mais rassure, toi, je t’explique, lecteur. J’aime faire des rencontres, parler aux gens et tout ça. Mais j’aime les rencontrer en petit comité dans un lieu calme parce que dès qu’il y a du monde, c’est la chienlit, comme dirait le Général. Prenons un exemple au hasard : le métro. Dans un esprit logique, il faut d’abord que le wagon se vide pour le remplir. En gros, on laisse descendre les gens d’abord, on monte ensuite. Bon, à Paris, les gens ont un peu compris mais à Toulouse, pour sortir de la rame, vous devez marcher sur ce qui veulent rentrer. Or je rappelle à mon humble lectorat que je fais 1m57. Heureusement, j’avais un gros sac… Et puis le métro, c’est comme paic citron : quand y en a plus, y en a encore. Je me souviens, en 2002, j’étais venue avec Lucie sur Paris pour aller bosser à la BNF pour nos maîtrises. On prenait le RER A et le premier jour, super inspirées, on l’a pris à 8h, heure de pointe. La rame était pleine, on était juste à l’entrée de la rame, je dis à Lucie : « Bon ben, on prendra le suivant ! ». Sauf que les gens derrière en ont décidé autrement et suite à une grosse poussée, on s’est retrouvées au milieu de la rame sans trop comprendre comment. Bon j’étais un peu pliée en deux avec un coude ne m’appartenant pas appuyé sur ma colonne, sympaaaaaaaaa !

 

Dans le métro, vous avez aussi le ou la « je m’arrange pour te passer devant pour entrer avant toi dans la rame ! ». Non mais c’est pas une course ! On rentrera tous dans la rame (surtout que les gens qui font ça le font aux heures assez calmes). Tiens, rien qu’hier, j’attendais le RER à Châtelet à 17h, un train toutes les trente secondes à peu près. Ben une naine d’1m02 coiffée comme un mouton s’est posée pile devant moi sur le quai. C’est sûr le quai est tellement petit, elle ne pouvait se foutre QUE sous mon nez. C’est fou comme les gens aiment la gruge. Genre en voiture, le mec qui vous dépasse comme un crétin en mordant la ligne blanche… Tout ça pour se retrouver juste devant vous au feu suivant. Putain, dix secondes de gagnées, c’est une bonne journée, ça ! Pareil au supermarché, y a toujours quelqu’un qui essaie de vous passer sous le nez. Je me souviens d’une fois où je faisais la queue à Toulouse avec Guillaume, un gamin qui avait juste une bouteille de coca a essayé de nous gruger. C’est con, il serait resté sagement derrière, je l’aurais laissé passer, vu que mon panier était plein. Mais comme il a joué aux plus cons, il est resté derrière moi. Le pire, ce sont les gens qui vous déboîtent sous le nez pour être DEVANT vous et qui roulent à 30 après ou ceux qui vous passent devant à la caisse et mettent trois plombes à trouver la pièce de 2 cts d’euros qui lui manque. C’était bien la peine, tiens !

 

Ce qui me gonfle le plus, ce sont les gens dans la rue. Moi, je marche assez vite, je suis pas là pour parader. Et forcément, quand j’essaie de garder mon bon pas, je tombe toujours sur le groupe de relous sur le trottoir, ceux qui marchent à dix à l’heure de front, c’est tellement plus simple ! Mais des fois, un seul être vous emmerde. Genre, je marche de bon pas et je rentre dans la personne devant moi qui s’arrête soudain en plein milieu. Ou alors celui qui marche à deux à l’heure en biais. Genre vous essayez de le passer par la droite, il vous coince contre le mur, vous essayez de passer à gauche, il vous éjecte du trottoir. Oui parce que certains n’ont pas intégré le fait que la trajectoire la plus rapide entre deux points est la ligne droite. Non, eux, ils zigzaguent comme des lapins s’enfuyant au ralenti. Ou alors les gens qui tiennent conférence au milieu du trottoir. Moi, je sais pas mais quand je croise une connaissance dans la rue (ce qui est extrêmement rare dans Paris, à moins d’avoir rendez-vous), je discute pas avec en plein milieu, je me pousse sur le côté. Et que dire des gens qui vous filent des coups parce que vous avez le malheur d’être sur sa trajectoire et que vous vous êtes pas poussés assez vite ? Hier, par exemple, un mec m’a violemment planté son coude dans la poitrine, j’ai protesté bruyamment mais vous pensez qu’il se serait retourné voire même (soyons fous) excusé ? Mais non, bien sûr. Et puis quoi encore ?

 

Autre cas qui m’exaspère, le « je me plante DEVANT le portique du métro et je cherche mon ticket. Bon, déjà, dans certaines stations, vous n’avez pas 150 portiques alors si en plus un est bloqué par un crétin qui n’a pas eu la bonne idée de choper son ticket avant (pourtant, il ne faut pas être d’une intelligence folle pour y penser), on s’en sort plus.

 

Enfin, le plus dangereux : aller dans l’autre sens que la foule. Par exemple, dans le métro, quand vous croisez un couloir débouchant sur une ligne de métro que vous voulez prendre. Là, des dizaines de quidams viennent de sortir d’une rame et veulent se casser. Bon ben bon courage pour arriver sur le quai entière. Des fois, quand je fais ça, je me fais l’effet d’un saumon remontant le courant de la rivière : c’est pas facile-facile.

 

Alors maintenant, moi aussi, je deviens conne. Si on se pousse pas sur mon chemin, j’adresse deux avertissements, des « pardons » sonores et autoritaires et si les personnes m’ignorent, je passe en force ! J’avais prévenu… Quand on vous dit que la connerie est contagieuse quand on se déplace en foule !

25 réflexions sur “Foule, je te honnis

  1. tu vas sans doute me prendre pour une folle mais la foule me manque! il me tarde le premier jour des soldes en juillet au printemps et aux galeries…de la foule, des bousculades, des mal polis…ouais…bon je suis sure de recommencer à pester au bout d’une semaine de métro-rugby mais c’est pas grave!!!!
    je compatis quand même, ca doit être usant, au quotidien, de se faire bousculer! mais si tu pouvais éviter de devenir comme la foule, please!! j’ai pas envie de te retrouver aigrie!! lol

  2. L’écrivain Terry Pratchett a une théorie là-dessus, qui dit en gros « Dans une foule, le QI moyen est égal à celui de la personne la plus bête, divisé par le nombre total de personnes »

    Je débarque de Sarlat, où j’ai vécu de 7 à 24 ans avant de remonter sur la banlieue sud pour raison professionnelle. Autrement dit la première fois que je suis rentré dans le métro, il y a de cela un an, ça m’a fait l’effet d’une jungle : les mamies qui laissent pendre leur sac pile dans le creux de votre genou là où c’est bien insupportable, les quadras qui lisent leur journal en le dépliant au maximum, les vingtenaires qui s’asseyent devant la mamie qui tient à peine debout, les gosses qui hurlent et cerise le gâteau : les heures de pointe durant les grèves, si possible en plein cagnasse estivale, coincé dans une odeur étouffante de sueur entre un djeun’s qui écoute du Matt Pokkora à fond et un grand black collé derrière vous avec son énooooooorme… valise.

    Heureusement, dans cette foule insupportable, y’a toujours mon ami le bouquin, une jeune fille belle comme le jour qui joue à croiser votre regard, un bébé tout trognon qui vous sourit de toutes ses… de ses quatre dents, un musicien qui vous refile le sourire comme le grand guitariste black de la ligne 6, et à défaut de tout ça la délicieuse délivrance de passer enfin ce putain de portique de sortie.

    PS : Elle était très bien ta parabole sur la remontée du fleuve par les saumons ^^

  3. Raalala c’est exactement pile ce que je ressens 🙂 Les gens qui marchent en zigzag, je les turais!!! Et les gens qui t’arrivent dessus tous ensembles eurk… Une fois, j’allais rejoindre des potes dans un bar du 5ème, et en sortant du métro, j’ai croisé une troupe de jeunes dans la rue, qui m’a foncé dessus tels les mufles du roi lion. Ben j’ai fait une crise d’angoisse sur le troittoir, me suis senti totalement oppressée….

    ps: j’aime bien quand tu mets les articles la nuit, c’est plus pratique pour moi 😀

  4. « Bon j’étais un peu pliée en deux avec un coude ne m’appartenant pas appuyé sur ma colonne, sympaaaaaaaaa « 
    vois le bon coté des choses ça aurait pu être ton coude….

    « Autre cas qui m’exaspère, le « je me plante DEVANT le portique du métro et je cherche mon ticket. »
    Alors celui là aussi putain…. ou alors le type qui s’arrete net pour chercher un truc (genre demerde toi pour ne pas lui rentrer dedans….

    Les gens ne font pas plus attention a pied aux autres qu’en voiture (sauf qu’en voiture ils sont plus dangereux… d’où ma haine secrete de l’automobile)

    Et puis en plus quand t’es bélier tu démarres toujours au quart de tour… ;-D

  5. Ceux qui m’exaspèrent tout autant sont au peage ceux qui après avoir entamé une ligne blanche vienne se mettre juste de biais de vant toi. Mais au moment de payer passe deux plombes à trouver leur carte bleue ou pire à faire l’appoint.

    Depuis j’ai opté pour le télépéage et c’est nettement plus agreable.

  6. Il faudrait prendre exemple sur londre : dans certains quartiers les trottoirs ont été divisés en deux parties, une partie pour l’allure touriste qui marche à-deux-à-l’heure-pour-regarder-les bâtiments-et-retrouver-son-chemin, et l’autre partie pour une allure plus conventionnelle.
    Ils sont forts (ou fou c’est selon) ces anglais:)

  7. Le métro et le RER ont un avantage!! Ils me permette de lire, en moyenne, un livre par semaine!! C’est tellement plus sympa de se plonger dans une lecture plutôt que de voir le mec qui regarde les gens bizarrement, la personne qui s’habille cradement et qui pue etc…

    Il est divertissant ton article, Nina!! Je lui mettrai une mention ++ ^^

  8. Virgule!! Tu fais comment pour démarrer au quart de tour ? Tu arrives à mettre le contact en voiture ? ==> Ok je sors :p

    Ce qui m’exaspère sont les gens qui roulent à gauche, à 90 km/h sur autoroute ou à 30 km/h en ville!! Ils ne savent pas que les escargots doivent rester à droite ? Aujourd’hui, en voiture, tu roules presque plus vite en étant sur la file de droite pffff

  9. « un mec m’a violemment planté son coude dans la poitrine »

    Le nul, il faut mettre les mains en avant lorsque l’on croise une poitrine généreuse et avenante…

    Tiens, tu ne parle pas des pervers, qui comme moi, tente de se coller aux jolies femmes lors des cohues.

  10. Tiens, ça me fait penser à deux choses.
    1- une fois, pendant les soldes, je vois un pull qui me plait. Pas ouf, mais il me plait. Il n’en reste plus qu’un, on est au Printemps de Bellecour à Lyon. Une nana le prend avant moi. Je l’ai suivie pendant 25 minutes dans le magasin pour voir si elle garderait l’objet. Elle l’a laissé deux minutes, sans doute une hésitation. Grand mal lui en a pris. C’est le pull que je mets le plus, aujourd’hui. Dans un environnement hostile, faut savoir s’adapter, ie. être salope (j’assume).
    2 – en parlant de pervers, c’est exactement ce qui m’est arrivé à la manif du 1er mai 2002 à Paris. on était bloqué à République, impossible de bouger un orteil, et un pervers en a profité pour se frptter à moi, à base de « je te retiens par les deux bras et tu sens comme j’ai la gaule juste derrière toi »…. mmmm bref. Depuis, pour me faire aller à une manifestation, faut se lever très tôt, et je bénis la FCPE. Ouais, c’est une maman FCPE qui traînait par là avec sa lycéenne de fille qui m’a tirée d’affaire.
    Voilà.

  11. « Bon j’étais un peu pliée en deux avec un coude ne m’appartenant pas appuyé sur ma colonne, sympaaaaaaaaa ! »

    En fait si tu réfléchis bien tu verras que c’est mieux. Sinon, si c’est TON coude, ça veut dire que t’as le bras cassé.

  12. Ahh oui, la foule…j’ai toujours pris le RER A le matin pour aller à la fac, et c’est la misère. En en sortant, t’as déjà l’impression d’être super crevée et harrassée. Sympa le matin!
    Sinon, j’adore les petites vieilles qui sortent à l’heure de pointe et qui marchent à 1 à l’heure devant toi.
    C’est pas pour rien qu’on dit que la ville c’est la jungle, et c’est particulièrement vrai pour Paris.

    Sinon, merci merci pour le linkage, ca me fait SUPER plaisir, sachant que j’ai crée un blog après avoir lu le tien…ca m’a donné envie! xxxx
    Cookie

  13. Et bien, on peut dire que je suis entièrement d’accord pour une fois. Je rajouterais mes musts du moment :
    – le connard qui s’arrête au bout de l’escalator et qui bloque tous ceux qui arrivent. ET qui s’entassent, s’entassent…
    – le connard qui bloque l’escalator avec son sac de voyage et son gros cul
    – la conasse qui te roule sur le pied avec sa valise a roulettes

    Et puis bon, je déteste la foule parce que je suis toujours celui a qui on demande son chemin, un service, 10 euros, une clope… je suis aussi la cible des pervers sexuels de 50 ans…

  14. Ah ah ma chere .
    Le philosophe se nomme Gustave Lebon , et il a exactement dit « la foule n’est que l’addition des médiocrités individuelles » .

    Et non , je ne te prends pas pour une conne .

    🙂

  15. Trop fort, j’ai l’impression que tu viens de décrire exactement ce que je fais et ce que je pense. d’ailleurs je m’en suis fait un en descendant du RER tout à l’heure. Je voulais descendre comme d’autres personnes mais y’en a qui montaient deja. jaurais pu tenter un esquive mais non, j’ai bien laisser ma valise trainer et j’ai tiré bien fort. En gueulant, laisser descendre. Je pense que j’en ai eu un ou deux.
    Comme je dis toujours, faut pas jouer au plus con ou a celui qui bluffe le mieux avec moi, je gagne toujours

  16. J’aime pô la foule moi non plus… comme quoi, on a quelques points communs 😉

    Bon, dans le métro, mon métre quatre vingt cinq et mon passé rugbystique me permettent de m’en sortir facilement, soit.

    Mais globalement j’aime pas la foule car comme tu l’as écris, l’homme dans la foule perd ses repere et devient encore plus con… en plus la foule parisienne est pale, pas souriante, agressive, etc. Au moins la Toulousaine est un peu mieux dans ce domaine !

    Enfin, bref, c’est pour ça (Entre autre) que j’aime mes montagnes… 🙂 (bon, j’aime aussi Paris… la ville !).

    A+

  17. T’as oublié le « Boudu con » à la fin 😉 Bon, sont pas si fous que ça quand même. En tout cas le contact est beaucoup plus facile que dans le nord… mais plus superficiel aussi. Au moins, chez le montagnard, une fois la glace brisée, tu sais ce que tu as !

    Coté baston pour les transports c’est en effet déprimant…. je me rappelle de la guerre pour les taxis gare de Lyon à 23h le dimanche soir descendant du TGV après un WE dans un chalet uniquement accessible à ski et sans eau courant…. ben ça fait bien revenir sur euh, SOUS terre !

    Bon, Toulouse est pas mal placé, c’est une belle ville… mais un peu chaude pour moi… je crains la chaleur… au dessus de 30° je suis aux abonnés absents !

  18. A bas la foule, désertons le blog!
    L’avantage de la foule quand on s’ennuie, c’est que rechercher l’espace libre pour se faufiler et optimiser ses trajectoires, ça occupe et ça devient un jeu.

  19. Totalement vrai ce que tu dis, mais étant parisienne à l’originie, je ne me suis rendue compte de ce travers de voyageur métro (pousser tout le monde, passer devant…) que quand j’ai quitté Paris pour la campagne, et quand je retourne à Paris, le choc est flagrant, car à la campagne, on se pousse pas, on a le temps….

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